mardi 8 janvier 2008

Les Orphelins



Les Orphelines



Les Irréconciliables





Les Éreintés



L'Enfant bossu


La Vitrioleuse





La Morte




La Marchande de mouron



La Libellule






Cigale poitrinaire


Autoportrait


Salon de Paris

Paris Salon de 1866:
Pelez, Fernand 1508 - Étang de Jouy-le-Comte, près l’Isle-Adam.

Gérald Schurr

Gérald Schurr, in: Les Petits Maîtres de la peinture 1820-1920, valeur de demain, Les Éditions de l'Amateur, Paris, 1982, t. II, p. 85. (Section: De la peinture de genre à l'anecdote belle-époque)

Fernand, ou Fernand Pelez (Paris 1843-1913), qui signe presque toujours de son seul prénom, traite d'abord de thèmes classiques à l'exemple de son professeur Cabanel, puis de l'actualité dans son aspect le plus touchant et misérabiliste (Le Vitriol et l'ouvrière en 1889, Sans asile, Victime, Une Vierge pauvre...) On préfère à la bonne tenue plastique de ces toiles complaisamment sinistres la légèreté de ses aquarelles sur les environs de Venise et sur les lagunes de Chioggia.
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Commentaires

L'auteur confond ici deux artistes:
- Fernand Pelez de Cordova (1820-1899) , aquarelliste et père du suivant, et
- Fernand Pelez (1843-1913) chantre de la misère.

Ce dernier signe: F. Pelez
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Gérald Schurr, in: Les Petits Maîtres de la peinture 1820-1920, valeur de demain, Les Éditions de l'Amateur, t. VII, Paris, 1982, pp. 131-132. (Section: De la peinture de genre à l'anecdote belle-époque)

Fernand PELEZ (Paris 1843-1913) mérite sans doute d'être sauvé du pompiérisme trop souvent associé à la peinture d'histoire. Cet élève de Cabanel n'a pas hésité, au début de sa carrière, à affronter les sujets les plus redoutables, ceux que lui proposait la lecture de la Bible ou de l'histoire de Rome et celle du Moyen-Âge, du genre , Adam et Ève chassés du Paradis (Salon de 1876), La Mort de Vitellius, Le Sans asile (Salon de 1883), Le Sac d'Anvers en 1576 (Salon de 1886) ou encore La Mort de l'empereur Commode qui, au Salon de 1879, lui valut ces lignes de Huysmans: « Nous voici devant l'étonnant Empereur Commode de M. Pelez; j'avais tout d'abord mal compris le sujet. Je pensais que le monsieur en caleçon de bain vert penché sur l'autre monsieur en caleçon de bain blanc était un masseur, et que la femme soulevant le rideau disait simplement « le bain est prêt » ; il paraît que ce garçon de salle est un thugg, un bon étrangleur qui ne malaxe aucunement le cou de Commode pour aider à la circulation du sang; c'est même, si j'en crois le livret, tout le contraire. » Puis, vers 1890, Pelez s'attaque aux malheurs de son temps, devient le chantre de la misère. Le Mendiant à l'orange, Le Petit vendeur de violettes, Musicienne ambulante: le ton préfigure celui de son immense toile, L'Humanité, du Salon de 1896: « Les œuvres de Pelez portent toujours l'empreinte d'une idée complexe très philosophique, écrit Gustave Haller dans son Salon de cette année-là: c'est l'Homme aux rubans verts de Molière; pour lui, la nature seule est belle et bonne; l'homme est méchant, cruel, qu'il méprise sans pitié la misère, ou envie le riche et le haïsse. » Dans ses accents foncièrement pessimistes, cet angoissé propose quelques beaux morceaux de peinture, des détails savoureux aux couleurs diaprées qu'on aimerait isoler de leur contexte déclamatoire. Dans son ouvrage de 1883, « Nos peintres dessinés par eux-même », Bélina définit bien son style nerveux dont le mouvement fait pardonner l'ennui du thème: « Il y a chez lui la correction irréprochable du dessin, la sincérité et la puissance du coloris, le fini admirable des détails, sans toutefois tomber dans l'afféterie et le prétentieux; il peint largement quand son sujet l'exige chacun de ses tableaux reflète son individualité. » Une fois de plus ce sont les ébauches, les études de personnages campés avec vivacité, qui sauveront la mémoire de ce perfectionniste trop attaché à finir ses compositions. En 1899, Yveling Rambaud le décrit dans « Solhouettes d'artistes »: « Ses façons d'être peuvent paraître singulières: sa maigreur, la saccade de ses mouvements, le rictus amer et forcé de sa bouche rappellent, en plus jeune, le grand Whistler: comme lui, il semble un fantastique personnage échappé de quelque histoire extraordinaire d'Edgar Poe. » Paré de toutes les récompenses accordées aux chers maîtres officiels, Pelez s'enferme de plus en plus dans sa misanthropie; dans sa vieillesse, il va connaître l'oubli, ne vivant plus que d'un maigre traitement de professeur de dessin de la Ville de Paris.

E. Bénézit

E. Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Paris, Gründ, 1999, tome 10, p. 698.

PELEZ Fernand

Né le 18 janvier 1843 à Paris. Mort le 7 août 1913 à Paris.
XIXe-XXe siècles. Français.

Peintre d'histoire, scènes de genre.

Il fut l'élève de Félix Barras et d'Alexandre Cabanel. Il fut nommé professeur de dessin dans une école de la Ville de Paris.
Il exposa au Salon dre Paris, dès 1866. Membre de la Société des Artistes Français en 1883, il reçut une médaille de troisième classe en 1876, une de deuxième classe en 1879, une de première classe en 1880, une médaille d'argent à l'Exposition universelle de 1889. Décoré chevalier de la Légion d'honneur en 1891, il fut promu officier en 1910.

Fernand Pelez signait presque toujours de son seul prénom. Il traita d'abord des thèmes classiques, dont la Mort de Vitellius fut la dernière expression, puis il peignit des scènes contemporaines dans leur aspect misérabiliste, parmi lesquelles: Le Vitriol et l'ouvrière, en 1889; Sans asile, Victime, Une Vierge pauvre, on l'a alors appelé "le chantre de la misère". Il reçut la commande d'un Christ au square, pour l'Hôtel de ville de Paris. Il réalisa également une série d'aquarelles sur les environs de Venise et sur les lagunes de Chioggia.

Bibliogr. :
Gérald Schurr, in: Les Petits Maîtres de la peinture 1820-1920, valeur de demain, Les Éditions de l'Amateur, t. II, Paris, 1982.

Musées :
Béziers: Mort de l'empereur Commode
Chambéry (Mus. des Beaux-Arts): Le petit marchand de citrons
Le Havre: Le lavoir
Moulins: Adam et Ève chassés du Paradis.

Ventes publiques :
Paris, 1881: Allant au lavoir: FRF 410
Paris, 1882: La première cigarette: FRF 855
Paris, 30 jan. 1899: Le mendiant à l'orange: FRF 245
Paris, 25 mai 1904: La mendiante: FRF 660
Paris, 14 déc. 1925: Musicienne ambulante: FRF 350
Paris, 6 fév. 1930: Le petit marchand de citrons: FRF 350
Paris, 15 jan. 1943: L'enfant aux citrons: FRF 400
Paris, oct. 1945-juil. 1946: Jeune paysanne assise près d'une table et se mirant dans une glace qu'elle tient à la main: FRF 1500
Paris, 12 juin 1950: Les irréconciliables, deux h/t: FRF 3200
Los Angeles, 14 nov. 1972: Le petit vendeur de violettes endormi: USD 2400
Londres, 19 avr. 1978: Le petit marchand de violettes, h/t (85x99): GBP 750
Paris, 15 déc. 1992: Mort de l'empereur Commode 1879, h/t(61x40): FRF 17000
New-York, 2 avr. 1996: Une famille de paysans, h/t(81x131,8): USD 4600.

Le Devoir

En point d'orgue, le Musée du Petit Palais nous offre de fabuleux tableaux de Fernand Pelez. Issu de la tradition des Beaux-Arts (lors de ses études, la prestigieuse institution est entre autres dirigée par Cabanel), le peintre consacra une grande partie de son oeuvre aux thèmes de la misère et de la pauvreté. Les cinq toiles présentées montrent la dure vie des exclus parisiens. Petites figurantes, saltimbanques et indigents peuplent les compositions de l'artiste. L'impact de ces oeuvres est d'autant plus grand qu'on ne peut pas s'empêcher d'être frappé par le contraste entre ces visages marqués par le temps et la fraîche insouciance des grandes bourgeoises de la salle précédente.

Liste des oeuvres

Petite fille à la harpe - Pélez Fernand (1843-1913)
Femme à la harpe - Pélez Fernand (1843-1913)
L' Ouvrière poitrinaire - Pélez Fernand (1843-1913)
La Vitrioleuse - Pélez Fernand (1843-1913)
La Marchande de mouron - Pélez Fernand (1843-1913)
Les danseuses, diptyque - Pélez Fernand (1843-1913)
La Libellule - Pélez Fernand (1843-1913)
Un Martyr ou le Petit marchand de violettes (exposé au Salon des Artistes Français de 1885) - Pélez Fernand (1843-1913)
Les Ereintés - Pélez Fernand (1843-1913)
Les Irréconciliables - Pélez Fernand (1843-1913)
Pierrot - Pélez Fernand (1843-1913)
Petite misère ou Mendiant au chapeau - Pélez Fernand (1843-1913)
Le Petit vendeur de citrons - Pélez Fernand (1843-1913)
Les Petites figurantes - Pélez Fernand (1843-1913)
La Morte - Pélez Fernand (1843-1913)
Grimaces et misères ou les Saltimbanques - Pélez Fernand (1843-1913)
L'Enfant bossu ou Pauvre enfant ou le Bossu - Pélez Fernand (1843-1913)
Sans asile ou les Expulsés (exposé au Salon des Artistes Français de 1884) - Pélez Fernand (1843-1913)
L' Humanité ou le Christ dans le square - Pélez Fernand (1843-1913)
L' Humanité ou le Christ dans le square (pour l'Hôtel de Ville de Paris) détail de gauche - Pélez Fernand (1843-1913)
L' Humanité ou le Christ dans le square (pour l'Hôtel de Ville de Paris) détail du centre - Pélez Fernand (1843-1913)
L' Humanité ou le Christ dans le square (pour l'Hôtel de Ville de Paris) détail de droite - Pélez Fernand (1843-1913)
Les Orphelines - Pélez Fernand (1843-1913)
Les Orphelins - Pélez Fernand (1843-1913)
Cigale poitrinaire - Pélez Fernand (1843-1913)

La mort de l'Empereur Commode





Exposé au Salon de Paris de 1879.

Le petit marchand de citrons
























Matériaux / Techniques

peinture à l'huile, toile

Dimensions

Hauteur en cm 120.4 ; Largeur en cm 70.3

Inscription

signature

Précision inscription

signature, en bas à gauche : F. Pelez

Sujet représenté

scène (enfant, citron, chapeau, pauvreté, vente, commerçant)

Lieu de conservation

Chambéry ; musée des beaux-arts

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002


renseignements sur le musée

Statut juridique

propriété de la commune ; legs ; Chambéry ; musée des beaux-arts

Date acquisition

1944 entrée matérielle

Ancienne appartenance

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